Courrier du club d'Evreux
Ce
projet comprend à mon avis, une multitude de points qui vont
clairement à l’encontre du développement du BMX en
France.
En
préambule, malgré la qualité des pilotes élites
que le club d’Evreux recense (puisque c’est un des principaux
critères fixé par la CNBMX pour accéder à
partir du 1er septembre au Graal du BMX Français),
je considère faire partie de la base des clubs Français.
Par
conséquent, je suis fermement opposé à ce projet
[ ?] de classification des clubs de BMX.
En
tout premier lieu, le constat dont la F.F.C. a fait son postulat pour
justifier ce projet.
Je
peux adresser à la F.F.C. tous les articles qui peuvent
l’intéresser et qui démontrent que la presse est très
attachée au BMX, que ce n’est pas un effet de mode ou une
activité de loisir.
Toute
la presse régionale est très largement sensibilisée
au niveau de résultats des clubs et perçoit d’une
façon très claire ce que représente le BMX.
Dès
ce stade, la CNBMX et donc la F.F.C., ont mis en évidence les
graves lacunes qu’ils ne cessent de démontrer dans la
gestion de ce sport. Comment peut-on mépriser à ce
point le BMX en dressant un tel postulat.
L’anecdote
qui me vient à l’esprit (sans aucune animosité ni
critique), c’est bien entendu l’image du président de la
FFC devant un poste de télévision qui retransmettait
une étape du Tour de France alors qu’il était invité
sur une épreuve de BMX …. Cela montre son attachement au
BMX.
Quant
à la labellisation des clubs, cela fait déjà 2
dossiers que j’ai adressés à la F.F.C. via le comité
régional pour obtenir le fameux label. Je n’ai jamais eu le
moindre retour. Alors, voir que ce point est affiché comme un
des critères pour justifier la structure, cela fait doucement
rigoler. Messieurs de la fédération, instruisez les
dossiers qui vous sont envoyés et donnez quelques informations
aux clubs.
Enfin,
l’encadrement sportif contraindra le club d’Evreux a limité
son nombre d’adhérents à 80 pour la prochaine saison.
Actuellement, nous enregistrons 90 licenciés !!! Il y a
du licenciement dans l’air ou des restrictions, c’est selon la
traduction que chacun en fera, malgré les efforts du club et
des bénévoles de s’inscrire aux formations dispensées
par le comité régional pour les brevets fédéraux.
Ensuite,
le manque de débat.
En
premier lieu, je trouve totalement affligeant, le silence qui entoure
ce projet. Il serait à mettre en place à partir du 1er
septembre 2007 et personne n’en entend parler, bravo et
félicitations à nos grands communicateurs qui nous
dirigent.
Dans
une instance (la CNBMX dépendant tout de même de la
F.F.C. qui se doit d’avoir un droit de regard sur les dossiers qui
y sont débattus) qui se gargarise de prêcher le
dialogue, comment s’est faite la concertation avec les clubs sur ce
projet ?
Pas
de concertation !!!! C’est la meilleure façon de faire
passer les décisions et d’imposer aux clubs le dictat de la
CNBMX.
Si
aux yeux de la CNBMX l’avis des clubs importe peu (ce qui n’est
pas un fait nouveau), il n’en demeure pas moins que ce sont
justement ces clubs de la base qui font vivre et avancer le BMX. Ils
constituent le poumon de ce sport et leur représentation est
très largement majoritaire par rapport aux rares clubs qui
sont en mesure de se porter candidat dans les 2 divisions majeures
proposées. Je constate que la CNBMX part du postulat que la
loi du plus fort prévaut.
La
CNBMX aurait-elle d’un coup perdu les coordonnées des
représentants de ses clubs ? En fait, elle n’a même
jamais eu cette information. Combien de correspondances reçoivent
les clubs de la part de son instance soit disant représentative ?
Pourquoi
les responsables régionaux n’ont également pas été
associés au débat ?
A
ce niveau, ces constats ne font même plus rigoler. C’est un
manque chronique de transparence farouchement préservée
par une poignée d’hommes et une joyeuse envie commune de
tout régenter (surtout l’aspect économique des
choses).
Je
rappelle que le sport ne doit pas être perçu à
travers le seul aspect économique !!!!
Quels
propos tiendra la fédération et la CNBMX aux clubs qui
ne cessent de s’escrimer à former des jeunes à
longueur d’années, quand ces clubs seront classés en
division régionale, si toutefois, ils arrivent à
répondre aux critères de cette division. Il y a une
division à créer, celle des laissés pour compte.
Autant
de questions qui interpellent et qui me font considérer ce
projet de classification comme néfaste et non recevable.
Si
le comité directeur de la F.F.C. a approuvé ce dossier,
c’est parc qu’il s’apparente à la situation qu’ont
connus les clubs « routiers » dans les années
90 avec la création de divisions nationales. Chers amis de la
fédération, il faut tout de même vous rappeler
que nous ne sommes pas dans une configuration similaire. Combien de
clubs « routiers » existent en France pour
combien de clubs de BMX. Pour vous donner un exemple concret de la
situation, dans l’Eure, 29 clubs « routiers »
pour 2 clubs de BMX. C’est dire la différence qui existe
entre ces 2 mondes malgré leur appartenance à la F.F.C.
Notre vie quotidienne n’est en aucun cas à comparer avec
celle de nos Amis de la route. Nos préoccupations sont
radicalement différentes. Bref, je m’interroge sur le réel
niveau de connaissance du BMX qu’ont les représentants de la
CNBMX. Ont-ils déjà œuvré à gérer
un club qui doit quotidiennement se débattre pour vivre ou
survivre ?
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La
façon de faire aboutir ce projet de classification.
Encore
une fois pas de dialogue, pas de note explicative si ce n’est le
texte du projet (qui n’en est plus un je présume).
Combien
de clubs répondront aux sollicitations des sirènes de
la CNBMX ? Pour ma part, je n’en vois pas l’intérêt,
je préfère faire partie de la grande masse des « petits
clubs » qui n’ont qu’un seul axe de travail :
formé encore et toujours des jeunes pour qu’ils découvrent
ce sport magnifique qui leur apprend les bases du vélo et leur
ouvre les portes d’autres disciplines. Messieurs de la F.F.C., vous
rappelez-vous que certains géants de la route (Robbie Mac Ewen
par exemple qui vient de gagner la première étape du
Tour 2007) est issu du BMX ?
Pour
ce type de dossier, la F.F.C. aurait pu mouiller un peu plus la
chemise pour le faire adopter.
Pour
ma part, je qualifie la situation de totalement irrationnelle au
regard de la réalité du terrain que méconnaissent
notoirement les responsables de la CNBMX.
La
CNBMX n’est en aucun cas représentative des nombreux clubs
qui forment la base de ce sport et qui n’auront malheureusement
jamais accès au haut niveau organisationnelle au regard des
contraintes mises en place. Je déplore fermement cette
situation. J’encourage vivement la CNBMX a travaillé sur des
dossiers qui favoriseront objectivement le développement du
BMX en France.
Parmi
les questions qui se posent ou interpellent
Le
document reçu sur cette classification des clubs est-il un
projet (comme stipulé en bas de page) ou réellement
décidé et mis en place ? Je suis surpris de
constater que les clubs qui veulent postuler à la division
nationale 1 doivent adresser leur demande avant le 1er
septembre 2007.
Que
penser des clubs qui resteront en division régionale s’ils
ne peuvent prétendre marquer des points dans les épreuves
nationales comme il est stipulé dans le règlement que
nous avons reçu (page 5). L’objectif de ce projet est
clairement de mettre en évidence une poignée non
représentative de clubs Français. Quand je cite « une
poignée non représentative de clubs »,
j’entends par rapport au nombre global de clubs qui existent.
L’objectif à terme est d’avoir 10 à 12 clubs en DN1
(même pas un club par région française, ce qui
est scandaleux), je n’ai rien trouvé pour la DN2,
c'est-à-dire que très peu de clubs auront les moyens de
trouver des financements pérennes et de créer ainsi des
structures viables dans le temps. Cela démontre encore une
fois, que les objectifs et les moyens qui sont affichés par la
CNBMX tendent à tirer vers le bas le BMX Français.
Avec
ce principe de classification, l’intérêt (pour les
pilotes cette fois) serait de les faire se rencontrer sur des
épreuves de prestige (coupe de France, …). L’organisation
de ces épreuves sera réservée aux seuls clubs
classés en division nationale. La CNBMX ne laissera donc plus
la chance aux « petits clubs » d’accéder
à l’ivresse d’une telle organisation, malgré les
potentiels qui y existent.
Quelles
dispositions mettra en place la FFC pour aider les clubs à
former ses cadres brevets fédéraux, commissaires,
dirigeants), à communiquer auprès des collectivités
et des partenaires privés pour rechercher des moyens pérennes
et programmables sur plusieurs saisons, fidéliser ses
meilleurs éléments sans qu’ils ne soient vampirisés
par les clubs aux moyens plus attractifs.
Cette
réforme mettra en difficulté de très nombreux
clubs qui devront se contenter d’organiser des compétitions
de quartier et qui n’auront ainsi, plus l’opportunité de
développer des stratégies à plus long terme et
de plus ample envergure. Tous les efforts consentis depuis des années
par les bénévoles pour amener le BMX au niveau où
nous le connaissons aujourd’hui, seront anéantis dans un
délai très court. Sans pessimisme aucun, le nombre de
clubs est amené à se réduire considérablement
avec un impact majeur sur les effectifs. Il manque chroniquement dans
ce projet de classification, les mesures parallèles que la FFC
proposera aux clubs afin de mieux appréhender ce passage
obligé.
Nous
devons intégrer le fait que l’argent devient roi dans le BMX
sur la volonté d’une fédération qui méconnait
et méprise fondamentalement le fonctionnement des clubs qui
forment la base de ce sport. Les chiffres des licenciés en BMX
augmentent tous les ans d’une façon constante. C’est un
signe évident d’une bonne vitalité et d‘une bonne
gestion des clubs, même si une meilleure structuration peut
être envisagée. La fédération devrait
afficher une confiance vis-à-vis des responsables (bénévoles)
et rechercher en partenariat avec eux des actions qui favoriseraient
le plein épanouissement du BMX en France.
Il
faut vivre avec son temps, le vélo sur route n’attire plus
autant que dans les années 70 et 80 (à mon grand regret
en tant qu’ancien routier). Certaines affaires y ont
malheureusement largement contribuées. De surcroît, les
jeunes sont davantage attirés vers des sports qui bougent à
l’image du BMX. La CNBMX devrait tirer profit de cet élan de
vitalité si elle souhaite un réel développement
durable de ce sport.
Jean-Luc
DELUGAN – Président du Bicross Club Ebroïcien
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