Débats: Retour sur la course de Descartes

Par Mickaël Bourseau
mickaelbmx.bourseau@laposte.net


 
Il est important de revenir sur la course de Descartes.

Au cours de ce premier week-end de championnat de France nous avons pu observer le malaise qui pouvait exister entre les pilotes et la fédération française de cyclisme d'une part, et entre pilotes d'autre part.
Ce sont donc deux problèmes auxquels il convient de trouver des solutions rapidement. Dans un premier temps parce que les revendications
des pilotes Elites et des Juniors Nationaux sont parfaitement justifiées.

Dans un second temps pour que l'on puisse retrouver sur les compétitions une ambiance amicale entre bicrosseurs.
  Le samedi 31 mars à Descartes ont roulé :
     8 juniors nationaux et 24 Elites

  Le dimanche 1 avril ont roulé :
    25 juniors nationaux et 32 Elites

Sur les 30 juniors nationaux et les 44 Elites inscrits.

A Quoi correspondent ces chiffres :
Ils ne veulent pas dire que 75% des juniors nationaux et que 50% des Elites étaient d'accord sur les revendications énoncées le samedi, et qu'il n'étaient plus que 5% chez les juniors et 20% chez les Elites le dimanche.

Le problème ici mis en valeur est la non compréhension de la forme de la protestation.

Pourquoi avoir réagit si tard ? Pourquoi ne pas avoir demandé les essais de grille nécessaire pour une vérification rapide des systèmes de descente et de synchronisation des feux tri-colors? Ne pas avoir demandé la mise en place de ballots de paille supplémentaires?

Et la liste non exhaustive pourrait être longue.

Mais au-delà pourquoi n'y avait il pas de pilotes Elites pour homologuer la piste ? Trois pilotes Elites dans cette région, donc un suppléant auraient dû être contacter par la fédération, voir même par les Elites eux-même pour assurer la conformité de la piste et préconiser les modifications nécessaires. Quelles solutions à ce problème?

Les pilotes Elites sont présentés comme les professionnels de notre discipline. Certains diront qu'il ne sont qu'une dizaine à l'être vraiment. Ceux-ci font certainement référence aux sommes d'argent qu'ils reçoivent pour rouler, ainsi qu'aux primes aux résultats.

Simplement, il convient de remarquer que le professionnalisme attribué à notre catégorie n'est pas forcément présent.

Explications :
Quand on entend parler de professionnels dans le domaine du sport il s'agit de sportifs ayant pour unique activité leur pratique sportive. En France, Thomas ALLIER, Christophe LEVEQUE et Florent BOUTTE appartiennent à cette catégorie. Mickaël DELDYKE est un cas
particulier : s'il possède bien un contrat de professionnel celui-ci est établi en fonction de ses résultats en VTT.

Je ne connais pas la teneur des contrats des autres professionnels français. Cependant, un certain nombre d'entre eux possède un poste
d'emploi jeune. Alors sont ils avant tout pilotes de BMX ou employés dans des clubs ?

Cela importe peu devrait on dire ! Pendant toute la semaine ils s'entraînent pour conquérir le titre de champion de France, d'Europe ou
du Monde, et lors des week-end de compétitions s'attache à atteindre leurs objectifs ainsi qu'à représenter au mieux leurs sponsors.

Que dire alors des autres pilotes Elites ? Sont ils des sportifs qui ne s'entraînent que deux fois par semaine ? Ne représentent ils que
des faire valoir pour les Elites de nos Elites ?

Je n'y crois pas, et personne y compris le TOP ten ne le pense. Ce sont eux aussi des sportifs passionnés avides de résultats. Déjà parmi
la catégorie II et junior nationale, on peut compter un certains nombre de bicrosseurs qui s'entraînent 10h ou plus par semaine (Technique, musculation, physique sur vélo...) pour accéder ensuite à la catégorie Elite.

La catégorie Elite représente donc bien une excellence de pratique sur le plan national en race.

Alors si l'on veut donner une dimension professionnelle à notre discipline, à notre catégorie, c'est sur l'unité de nos démarches que nous devons nous concentrer.

L'organisation de masters peut se passer des pilotes Elites. Dans tous les autres sports les sélections régionales, interrégionales... se font sans la présence du haut niveau. De plus, ce sont des primes et des soucis en moins pour les clubs organisateurs.

Tous les championnats des catégories les plus élevées sont alors organisés à part.

Pourquoi peuvent ils organiser des championnats par niveau ?

La présence d'un nombre important de personnes disponibles et "compétentes" pour l'organisation d'événements est essentiel.

Combien d'anciens bicrosseurs voyons nous à l'organisation des masters ? Ce chiffre est souvent proche du zéro.
Combien de pilotes participent à l'organisation de masters. Là aussi le chiffre est faible. Cela n'est pas dû à la mauvaise volonté mais, un certain manque de temps.

Et dans les autres disciplines ?
Nombreux sont les anciens qui participent à la conception, l'élaboration et l'organisation d'une manifestation ou d'un championnat. Le premier facteur leur permettant cela est la disponibilité. L'absence d'entraînement, de compétition, permet d'assister aux réunions, à la construction ou la réfection d'une piste...

Quand pourront nous voir cela dans le BMX ?
Quel est le nombre d'Elites qui vont prendre leur retraite?
Seront ils alors pour autant disponibles pour assumer à eux seul l'avenir de la catégorie Elite en BMX ?

Le fait est que pour cette année et l'année suivante au moins il va falloir que l'on gère au mieux nos relations avec la fédération française de cyclisme.

En manifestant ? possible.
S'organiser pour prévenir et assurer un maximum l'avenir de notre sport apparaît indispensable.

Sous quelle forme ?
Les sportifs professionnels en Football, Tennis, Basket... sont regroupés au sein de structures, (associative pour le tennis, au sein de la fédération pour le foot) afin d'avoir du poids dans leurs décisions.

Ces structures précisent les droits et les devoirs des sportifs évoluant au sein de la catégorie professionnelle.

Grâce à de telles structures, le niveau professionnel est clairement défini au yeux des médias et des sponsors. Pour ces derniers, c'est important car l'action des sportifs peut être mieux comprises.
Faire parti d'une structure, pour nous serait un poids supplémentaire dans nos démarches.
Ce ne serait plus : Je suis seul, mais je fais parti d'un groupe de 70 Elites.

Bien sûr il convient de définir nos droits et nos devoirs :
Je vous proposerai une première approche. Il est important de cadrer au plus tôt une première ébauche de ce qui pourrait devenir notre structure Associative ou Syndicale.

Droit :
A la sécurité :
La présence d'un pilote Elite pour l'homologation d'une piste nationale devra être obligatoire.
Une convocation devra être envoyée au pilote concerné, et en cas d'impossibilité le syndicat devra fournir un remplaçant.

A la consultation :
Une consultation du syndicat sur les décisions concernant l'évolution de la discipline.
Une information rapide du syndicat concernant les modifications du règlement

A l'organisation :
Participation du syndicat à la vérification des points litigieux (grille, virage, barrière, timing) le vendredi soir au plus tard.

A l'information :
Il important que les bicrosseurs puissent avoir connaissance des possibilités de formation.

A la défense :
Dans la mesure ou un bicrosseur est soumis à des sanctions disciplinaires, il est important qu'il puisse avoir accès à un soutien dans ses démarches.

Devoirs :
L'obligation du respect de la charte régissant l'organisation de la catégorie Elite.
Celle- ci pourrait contenir par exemple :
- La participation des pilotes Elites à toutes les courses ou le pilote est inscrit.
Il est plus facile d'annoncer à des sponsors que toute au long de la saison 50 Elites seront présents que de dire qu'il seront entre 35 et 70 (toujours le même nombre de voitures en formule I ou d'équipes en football)

Bien sûr les droits des Elites auront été respectés à la base.
Le respect des règles de sécurité et de tenue lors de la présence sur la piste de tous les pilotes évoluant sur la piste.